
En mars dernier, plusieurs généalogistes blogueurs ont participé au challenge de raconter l’histoire de leur famille à travers sept photos. Les thèmes proposés étaient : la photo qui vous émeut le plus, la maison familiale, la photo mystère, un ancêtre au travail, la photo la plus ancienne, les animaux de la famille et une photo de famille. J’avais choisi de ne pas y participer car j’ai très peu de photos et que j’étais incapable de représenter plusieurs des thèmes proposés.
Par contre, l’idée de raconter sa famille en photo est très séduisante. J’ai donc ressorti mes quelques clichés de famille afin de voir ce que je pourrais raconter sur mes deux familles. Les thèmes abordés seront probablement un peu différents de ceux proposés durant le défi mais aussi différents d’une famille à l’autre.
Mes ancêtres paternels
Les Guillaumant-Frey sont une famille tricotée serrée dont j’ai déjà souvent parlé. Édouard mon grand-père étant mort durant la Première guerre mondiale, mon père a été orphelin dès l’âge de dix-huit mois.
La photo qui m’émeut le plus

Ce qui m’amène à la photo qui m’émeut le plus. C’est celle de mon père âgé d’environ un an. On l’a probablement emmené chez le photographe pour pouvoir envoyer un souvenir à son père qui est au front, dans les tranchées. J’ai beaucoup de tendresse et de compassion pour ce petit bonhomme qui, en toute innocence, ignore encore qu’autour de lui rien n’est normal, que c’est la guerre, qu’il ne connaîtra jamais son père, et devra souvent penser à sa famille avant de penser à lui-même.
Les coins du carton sont usés et il y a une tache dans le coin en haut à droite. S’agit-il du sang de mon grand-père ? Son carnet militaire était également taché de sang. Pour en savoir plus sur cette période voici l’article Cher petit père.
Un ancêtre sur son lieu de travail
Une des rares photos de mon grand-père paternel Édouard a été prise alors qu’il travaillait comme machiniste aux studios de cinéma Éclipse. C’est le premier à droite, son frère Paul est le jeune homme au chapeau mou accoté sur une chaise, quatrième à partir de la droite. Les deux ont une formation de tapissier-menuisier bien utile dans le domaine du théâtre et du cinéma. Sa femme Christine y travaillait également comme tapissière, couturière et probablement habilleuse.

Colorisée grâce au traitement de photos de My Heritage.
On reconnaît le décor d’un restaurant ou d’une guinguette avec le bar à droite et les verrières en haut laissant voir un hangar. Je n’ai pas de date exacte pour cette photo mais elle a probablement été prise à l’été 1914. Mon grand-père a alors trente-trois ans et son frère en a bientôt seize. Durant la guerre, le studio sera fermé et réquisitionné pour entreposer des armements. Rendez vous ici pour plus de photos et d’information.
La photo la plus ancienne

et colorisée grâce au traitement de photos de My Heritage.
La photo la plus ancienne est celle du mariage d’Aline Victorine Flore Frey et de Fernand Pierre Atrux, le 15 janvier 1910 à la mairie de Choisy-le-Roi puis après à l’église de son quartier pour la cérémonie religieuse. La jolie mariée qui n’avait pas vingt-et-un ans est la sœur de ma grand-mère Christine Frey. Son époux venait trois mois plus tôt d’être libéré du service militaire. Les mariés étaient fort élégants comme en témoigne leur photo. Je n’ai pas de photo de groupe pour ce mariage et à en juger par le décor qui semble peint, je pense que celle-ci a été prise au début de la semaine suivante chez le photographe professionnel de Choisy-le-Roi.
Ce que tout le monde ignorait encore, c’est que la Seine qui ne cessait de monter depuis plusieurs semaines, allait déborder quelques jours plus tard. Elle allait inonder presque tout Paris mais surtout sa banlieue et plus particulièrement la région du Val de Marne. La villa de Choisy-le-Roi où vivait la famille allait être une des premières sinistrées dans une municipalité qui allait bientôt être presque entièrement submergée. J’ai déjà raconté les terribles inondations du siècle.
La maison familiale

paternelle en Ariège, au village de
Rabat-les-trois-Seigneurs : c’est ma mère et moi
quelques jours avant mon baptême
Je n’ai pas de photo de maison familiale car mes ancêtres paternels ont beaucoup déménagé. Ils habitaient le plus souvent des appartements dont ils étaient locataires. J’ai longtemps pensé que la photo ci-dessous avait été prise sur la terrasse sous le tilleul de mes grands-parents maternels. En réalité, elle a été prise en Ariège, dans le village de Rabat-les-trois-Seigneurs : le jour de mon baptême au mois d’août. J’ai six mois.
J’imagine que cette maison a joué le rôle de maison familiale car la soeur de mon père y descendait tous les étés avec ses quatre enfants. J’y ai également passé des étés merveilleux jusqu’à l’âge de six ou sept ans. Vous pouvez en apprendre plus sur le lieu et l’occasion ici.
Les animaux de la famille
Inutile de chercher, je sais que je n’ai pas de photo d’animaux domestiques. Nous n’avons jamais eu d’animal à part quelques poussins qu’il fallait garder dans une boîte sinon, ils faisaient des dégâts partout où ils allaient. Le seul animal, lié à ma famille paternelle dont je me souvienne, est le petit caniche blanc de ma grand-tante Madeleine, une autre des sœurs de ma grand-mère paternelle.
Une photo mystère
Malheureusement, j’ai beaucoup de photos mystères car ma famille n’écrivait pas toujours la date, le lieu ou les noms des personnes photographiées. Avec le temps, les personnes qui auraient pu les reconnaitre, les replacer et les mettre en contexte sont décédées et ces photos sont maintenant orphelines et muettes. Parmi mes photos mystères, j’ai beaucoup de photos de soldats. J’ai trouvé celle-ci et beaucoup d’autres dans les albums de famille de ma tante.

Les AS du 1er Peloton de la 25-2-540 au JUS
L’écriteau dit « 8e dragons- 3e escadron Les AS du 1er peloton de la 25-2-540 au JUS ». Parmi mes ancêtres et leurs collatéraux, j’en ai trouvé seulement trois qui ont été dans les dragons : le grand-oncle Paul et l’oncle Fernand Pierre dont j’ai parlé pour deux photos précédentes ainsi que Jean Robert Lucien, un autre grand-oncle du côté des Frey.
L’expression « au jus » est un terme d’argot qui réfère au café et qui peut aussi correspondre à l’appel du matin. Les soldats sont clairement dans un dortoir avec des lits de camp et certains semblent encore au lit. Sur la gauche de l’image, un des soldats semble montrer des bouteilles de vin tandis que d’autres sont presque au garde-à-vous.
Quand je scrute les visages, je ne reconnais vraiment personne à part peut-être, au deuxième rang, le soldat avec une moustache et un calot (le quatrième à partir de la droite). Si, comme je le soupçonne, c’est bien Fernand Pierre, il se peut que ce soit la photo la plus ancienne car il a fait son service militaire avant de se marier.
Mais, que veut dire le numéro 25 ? Si c’est pour la promotion ou l’année 1925 dans ce cas, un de ces soldats pourrait être mon grand-oncle Frey qui pour faire la réserve était passé dans les dragons. Dommage que j’ignore à quoi correspondent tous ces chiffres.
La photo de famille

et colorisée grâce au traitement de photos de My Heritage.
Pour la photo de ma famille j’ai choisi celle-ci car j’ai peu de photo de Christine Frey, ma grand-mère paternelle et c’est la seule que j’ai d’elle accompagnée de ses enfants. Elle a probablement été prise vers 1918, soit juste après la guerre. On la voit avec ses deux ainés : mon oncle Roger qui semble avoir environ douze ans et ma tante Gilberte quinze ans. Mon père qui a alors trois ans est absent.
Christine est veuve avec trois enfants à charge depuis septembre 1916. Elle va recevoir sa pension de veuve de guerre mais devra attendre mai 1918 pour que ses trois enfants soient reconnus par le tribunal comme pupilles de la Nation. Créée, à la fin de la Première Guerre mondiale, par la loi du 27 juillet 1917, l’institution a pour but d’apporter une protection morale et matérielle aux nombreux orphelins de guerre et enfants de mutilés ou d’invalides, jusqu’à leur majorité.
Ils devaient chercher du travail. Peut-être dans le domaine de la figuration, comme quand ils travaillaient aux studios Éclipse. J’ignore cependant si cette photo a été prise dans ce but ou non.
Voila, j’ai fait le tour des principales photos que j’ai de mes ancêtres paternels. J’espère sincèrement pouvoir en trouver d’autres.
Merci pour ce partage. Bel été à vous
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Merci beaucoup Sylvie de continuer à me suivre et très bel été à vous aussi. En espérant que vous ne souffrez pas trop de la vague de chaleur.
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Salut, très intéressant cet article avec les photos.
Qu’est-ce que l’on fait ? Rencontre, oui ou non? Si oui, où?
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Merci beaucoup Lorraine pour les encouragements.
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I really enjoyed this post! Grandmother Aline was working hard while the young folks lounged and had their picture taken. This is your picture of an ancestor at work! The picture of your mother holding you is so beautiful and artistic. I can see where you got your sense of fashion. The colourization process is very interesting.
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Great point about an ancestor at work. Didn’t think of it but very true. Thanks for pointing it out. 🙂
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